Mention de source
Justine Latour, © Le Quartanier

Biographie

Née en 1985 à Québec, Xavière Mackay a grandi en Gaspésie et vit présentement sur la Côte-de-Beaupré. Elle a publié les recueils de poésie Pont Rhodia (2018) et Contrées (2021) tous deux parus au Quartanier. Dans son premier livre, l’autrice présente des pensées alternant entre l’intimité et les événements du monde extérieur à l’aide de poèmes du quotidien légers, simples et rapides, des instantanés qui attrapent le temps dans une langue limpide et attachante. En mars 2020 et dans le cadre du Printemps des Poètes, Xavière Mackay fut invitée par les Maisons de la Poésie de Nantes et de Rennes en Bretagne afin de proposer des lectures de Pont Rhodia ainsi que des ateliers d’écriture à des publics d’âges adulte et scolaire.

 

Entrevue

Lisiez-vous de la poésie quand vous étiez à l'école ? Y a-t-il un poème en particulier dont vous vous souvenez ?

J’ai commencé à lire de la poésie très jeune. Mon père enseignait alors la littérature française et québécoise au niveau collégial, et nous avions des milliers de livres dans toutes les pièces de la maison. Les poèmes de Raymond Queneau m’ont tout de suite plu de par leur aspect ludique. Je me souviens par contre d’avoir lu un poème percutant à l’école, celui d’Aimé Césaire : Cahier d’un retour au pays natal. Cette lecture m’aura ouvert les portes de la francophonie et de ses merveilles littéraires infinies.

Les œuvres de Blaise Cendrars dont Dix-neuf poèmes élastiques m’ont aussi beaucoup intéressée lorsque j’étais jeune. Ce sont elles, et celles d’autres auteurs du début du XXe siècle qui m’ont donné envie d’écrire et d’enseigner, à mon tour, la littérature. La poésie américaine m’a par la suite charmée. Les mots de David Berman ou de Bill Knott, par exemple, m’habitent encore.

Quand avez-vous commencé à écrire de la poésie ? Et quand avez-vous commencé à vous considérer poète ?

J’ai commencé à écrire des poèmes à l’adolescence vers 13 ans. J’ai toujours aimé lire et écrire. J’ai fait deux années d’arts, lettres et communication aux études préuniversitaires et j’ai étudié au baccalauréat en études littéraires françaises avec concentration en littérature de la francophonie. Puis, j’ai obtenu un diplôme d’études supérieures spécialisées en enseignement collégial du français. L’écriture m’a toujours accompagnée ; parfois de façon plus discrète, parfois motivée par de grands changements ou l’ennui ou la beauté de ce qui m’entoure.

J’imagine que je suis devenue poète officiellement lors de la parution de mon premier recueil, Pont Rhodia, en 2018. Le fait d’être officiellement reconnue comme poète est arrivé dans ma vie par hasard, par un concours de circonstances. Je l’ai peut-être toujours été, mais maintenant la poésie a une place plus tangible dans ma vie. Je la vois partout.

Comment voyez-vous le « travail » des poètes ?

Je le vois comme un état.

Maintenant, j’écris parfois à la maison, au travail, en voiture, quand je peux. Pas trop souvent, quelques poèmes à la fois, cinq ou six. Mes récents poèmes sont plus longs. J’en ai une cinquantaine. Je les laisse de côté pendant quelques mois et je les retravaille. La réécriture est nécessaire, amusante.

Parce qu’il n’est pas toujours si facile d’écrire ce que je cherche à écrire — l’essence de mon monde —, il me faut être « disponible » pour mieux me prêter à l’exercice. Des poètes écrivent à propos de tout, à propos de rien surtout, et je trouve ça beau. Ça me fascine. Le simple est beau et j’ai envie d’écrire de belles choses. Ça ne prend que le bon état.

Si vous avez un poème dans notre anthologie, qu’est-ce qui vous a inspiré lors de son écriture ?

Mon inspiration pour Pont Rhodia m’est venue de mon quotidien, des gens qui m’entourent et que j’aime, des aspects de la vie qui me touchent et me font réfléchir — le temps qui passe — les désirs, les attentes. La vie de tous les jours peut paraître banale, mais j’y trouve une grande beauté. J’aspire à y déceler des merveilles ou simplement à nommer les éléments qui affectent mon monde.

Lors de l’écriture de Pont Rhodia, j’ai écrit tous mes poèmes en autobus. Publier un recueil n’était pas du tout l’objectif à ce moment-là. Ces poèmes me faisaient du bien. J’avais l’opportunité d’être seule avec mes pensées pendant ce trajet et j’en ai profité.

Quand j’ai écrit « Who Cares », j’ai beaucoup pensé à mon époux et à mon fils. Ce sont eux qui m’ont donné le plus envie d’écrire ; à propos d’eux, bien sûr, et à propos de tout le reste.

Si vous deviez choisir un poème à mémoriser dans notre anthologie, lequel serait-ce ?

Je dois dire que cette question m’a tout de suite enthousiasmée, et vu mon affection présente pour la poésie anglaise, j’ai jeté mon dévolu sur le poème « St. John’s Burns Down for the Umpteenth Time » de James Langer.

Il me rappelle mon adolescence passée en Gaspésie, ses nuits. Il est comme une chanson que j’ai toujours connue, mais dont j’ignorais encore les mots.

Le vers « The television bristles / In its web of static and sunlight warms your unmade bed / As if someone you loved deeply just left it » me touche particulièrement.

C’est la beauté de cette anthologie : découvrir de telles vérités, une telle beauté en deux clics.

Les poèmes

Publications

Titre
Pont Rhodia
Maison d'édition
Le Quartanier
Date
Octobre 2018
Type de publication
Recueil
Titre
Contrées
Maison d'édition
Le Quartanier
Date
Novembre 2021
Type de publication
Recueil
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